ZOOTECHNIE

ZOOTECHNIE
ZOOTECHNIE

Le mot «zootechnie» fut utilisé pour la première fois, en 1844, par de Gasparin dans son ouvrage intitulé: Cours d’agriculture . Il s’agissait alors de remplacer diverses périphrases comme: «multiplication et perfectionnement des animaux», «hygiène vétérinaire appliquée», «économie du bétail», concernant, en fait, l’exploitation des animaux domestiques. Le mot fut rapidement adopté, et, tout d’abord, dans l’enseignement. De 1848 à 1852, Baudement est professeur de zootechnie à l’Institut agronomique de Versailles, c’est-à-dire durant la vie éphémère de cet institut; il accepte ensuite la même chaire au Conservatoire des arts et métiers. C’est en 1862 que la chaire occupée par Magne à l’école vétérinaire d’Alfort devient chaire de zootechnie. Le bétail n’était plus le «mal nécessaire» des agronomes des siècles précédents; il tendait à devenir source de richesse, ou plutôt à redevenir source de richesse, si l’on veut croire les auteurs latins: «La science du bétail consiste à l’acheter et à le nourrir, afin de tirer le plus d’argent possible de la chose même d’où vient le mot argent. Car pecunia , argent monnayé, est dérivé de pecus , le bétail étant regardé comme la source de toute richesse» (Varron, De agricultura ).

La zootechnie, qui se propose d’étudier l’amélioration et l’exploitation des animaux domestiques pris dans les différentes espèces, est, pour Cornevin, une science technologique, car elle trace les applications qui découlent des notions sur lesquelles elle s’appuie. C’est donc, par essence, une science, ou une discipline d’application, d’où son évolution constante au cours des temps.

Histoire

L’histoire de la zootechnie, qui est en réalité un peu celle de l’élevage, pourrait commencer avec celui-ci, c’est-à-dire à l’époque où l’homme a songé à élever des animaux. Tout à ses débuts, comme le souligne Leroi-Gourhan, l’élevage a été une affaire d’animaux, l’homme cherchant plus à satisfaire les besoins de ceux-ci qu’à imposer des techniques dont l’apparition devait nécessairement être plus tardive. Il n’y avait donc pas une véritable science de l’élevage, donc pas de zootechnie.

Si, même avant les auteurs grecs et latins, on avait des notions sur la conduite des animaux, c’est surtout avec ces auteurs qu’apparaît une documentation écrite. Dans divers domaines, Hérodote, Xénophon, Aristote, Columelle, Virgile, Varron ont abordé les grands problèmes de l’agriculture et de l’élevage. Il ne semble pas que ces connaissances aient beaucoup marqué le devenir de l’élevage dans les époques postérieures, et ce n’est en fait qu’avec Olivier de Serres et la publication de son Théâtre de l’agriculture , en 1600, que commence un abord plus rationnel des questions rurales.

Des conditions socio-politiques et socio-économiques de l’époque constituent des facteurs d’immobilisme. Le grand souci de l’agriculture est de fournir des céréales panifiables et le bétail est mis au service de cette agriculture en fournissant son travail et le fumier. Le cheval et le mouton occupent cependant une position particulière et leur importance s’accroît au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. La création des Haras, en 1665, par Colbert et les études sur le mouton par Carlier (1771), puis par Daubenton en sont des preuves évidentes.

C’est surtout au XVIIIe siècle que naît la science de l’exploitation des animaux, plus particulièrement en Angleterre avec Bakewell, dont on peut schématiser ainsi la méthode: nourrir le mieux possible les animaux, choisir les meilleurs sujets, ceux qui répondent le mieux à cette alimentation intensive, faire reproduire entre eux les meilleurs sujets en utilisant une consanguinité plus ou moins étroite afin de fixer le plus rapidement possible les caractères observés. La révolution industrielle de ce pays peut être considérée comme une motivation de cette évolution: il fallait produire non seulement des céréales mais aussi de la viande; c’est ce à quoi se sont attachés Bakewell et ses disciples: lui, en créant la race de moutons de Dishley, Colling la race bovine Durham, John Ellman la race ovine de Southdown. L’amélioration des cultures, la création des prairies artificielles ont aidé puissamment cette mutation en élevage. Le bétail n’était pas une charge malgré les services rendus, il devenait une source propre de richesse.

Bien que de nombreux signes aient alors révélé l’amorce d’une évolution en France, il faut cependant attendre le retour des émigrés pour que l’élevage prenne l’importance qu’il mérite. Les changements survenus dans les structures rurales aidèrent cet engagement.

C’est donc au moment où les améliorations diverses réalisées dans l’agriculture permettaient l’évolution du bétail que l’activité rurale pouvait se diviser en deux grandes parties: l’agronomie et la zootechnie.

Les travaux sur l’alimentation et la nutrition des animaux avec Boussingault en France, Thaer en Allemagne, et bien d’autres, permettent d’envisager que le bétail puisse être exploité pour lui-même; on se penche sur son amélioration et commence l’époque des concours d’animaux. Il importe avant tout de montrer au public ce qu’est un bel animal. Ce sont tout d’abord les concours d’animaux de boucherie qui font leur apparition en 1842 à Lyon, mais la première manifestation importante a lieu à Poissy – lieu du célèbre marché d’animaux de boucherie de la région parisienne – en 1844. En 1850 a lieu le premier concours d’animaux reproducteurs, à Versailles; en 1855 et 1856, ces concours sont internationaux. Ces manifestations sont à l’origine du Concours général agricole actuel. De nombreux concours régionaux furent créés dans le même temps en province.

La découverte des beaux animaux étrangers constitue une véritable révélation, et l’introduction de leur sang dans les races françaises, surtout avec le sang Durham pour les bovins, est considérée comme la base même de l’amélioration du cheptel français. En fait, les succès sont souvent incertains et les meilleurs résultats sont obtenus avec les races françaises dans la mesure où les animaux sont mieux nourris, mieux sélectionnés. Là où les conditions de milieu n’ont pas varié, on enregistre des échecs dans l’utilisation des croisements.

Après une période d’engouement pour les croisements, on revient aux races pures, bien que beaucoup aient été plus ou moins imprégnées de sang étranger. On se soucie de revenir aux souches primitives, mais améliorées, et c’est alors la naissance des livres d’origine (Herd Book pour les bovins). Cette époque occupe la fin du XIXe siècle, à partir de 1870-1880.

La base même de l’inscription au livre d’origine était, au début, l’appréciation des animaux en fonction de leur conformation et la robe était utilisée surtout pour juger de la pureté des sujets, d’où l’importance excessive qui lui fut souvent donnée.

Marqués profondément par ces bases, les Herd Book n’ont que peu changé leur méthodologie jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. De bons résultats furent acquis dans le domaine des animaux de boucherie où la forme traduit l’aptitude à produire de la viande. En revanche, pour la production laitière, les succès furent incertains, tout au moins en France, où le contrôle des performances laitières n’était que très peu pratiqué, bien que les premiers essais remontent à la fin du siècle dernier dans l’élevage des Charentes pour la race parthenaise et que Baudement les ait préconisés dès 1850 environ.

Il s’est donc ensuivi une période de stagnation relative de l’élevage français, les remarquables performances enregistrées dans les divers concours régionaux et nationaux ayant presque valeur d’exception par rapport à l’ensemble du cheptel. Il faut dire aussi que, durant cette période, il n’y a pas eu de modifications très profondes de la structure rurale, que le mode de vie des paysans restait toujours à peu près le même qu’autrefois et que l’économie de la ferme tenait encore beaucoup à une économie de subsistance. Malgré une évolution certaine dans les méthodes d’élevage, on restait encore très près du traditionnel: on ne cherchait pas à forcer les animaux au-delà d’une limite physiologique normale; on essayait d’adapter les techniques à leurs exigences.

Depuis quelques années, il en est tout autrement et le mot «zootechnie» prend toute sa signification. En effet, compte tenu de l’évolution même de l’agriculture, des structures rurales, des impératifs sociaux et économiques, on tente d’imposer aux animaux des techniques d’élevage qui les amènent à la limite de leur élasticité physiologique.

Bases générales de l’exploitation et de l’amélioration du cheptel

La zootechnie se propose, en définitive, d’étudier la production et l’exploitation d’animaux dans des conditions techniques données et avec les meilleurs résultats économiques possibles.

Déjà, en 1891, Cornevin écrivait: «Il y a une solidarité entre le sol, le climat, les végétaux et le bétail, solidarité appelée aussi harmonie agricole .» À une époque où l’homme essaie, en y parvenant parfois, d’être maître du milieu, où il veut diriger l’ensemble des facteurs de production, c’est-à-dire les dominer, il n’est pas inutile de placer la zootechnie dans un cadre très général permettant de saisir les facteurs en cause afin de voir ceux qui peuvent avoir une action limitante dans la recherche d’un progrès.

Le climat est de loin le facteur essentiel. Il conditionne la répartition des espèces domestiques sur le globe avec, pour chacune d’elles, un certain nombre de races dont le degré d’évolution est fonction de sa clémence ou de sa rigueur. Les climats tempérés se prêtent le mieux à un élevage évolué. On peut, certes, composer avec le climat, mais dans des limites imposées par l’économie.

Le sol est support des végétaux , et une végétation spontanée sera toujours le fruit d’un équilibre entre, d’une part, les constituants de la flore et, d’autre part, le sol et le climat. Par une bonne exploitation des sols, il est possible d’obtenir une production végétale importante et d’utiliser au maximum ces productions végétales qui seront transformées en produits animaux.

Il y a avec ces trois pôles un milieu physique dans lequel œuvreront l’éleveur et le zootechnicien. Dans une région où l’élevage est primitif, on trouvera une population animale adaptée aux conditions de milieu avec des races particulières. Ces races sont caractérisées par un patrimoine génétique donné, fruit d’une sélection naturelle et aussi d’une intervention plus ou moins consciente des éleveurs. Le degré d’évolution de ces races, leur orientation technologique même seront conditionnés par le milieu de base. Il est certain que ce milieu primitif est perfectible et qu’une réponse favorable des populations animales autochtones sera toujours obtenue grâce à la variabilité de ces populations. Cette possibilité d’adaptation étant toutefois limitée génétiquement, il se peut qu’au-delà d’un certain niveau d’évolution positive le matériel animal de base ne réponde plus à une augmentation des possibilités de production du milieu, d’où la nécessité d’intervenir génétiquement, c’est-à-dire par des croisements ou par des substitutions de races. C’est l’«harmonie» qu’on doit rechercher et celle-ci peut évoluer au fur et à mesure que les régions évoluent; en aucune façon il n’y a fixité totale, sauf si un facteur limitant absolu existe, comme le climat.

D’autres «bases générales de l’exploitation et de l’amélioration du cheptel» sont naturellement à considérer.

La bonne connaissance des animaux est, de toute évidence, une des bases essentielles de la zootechnie et demande une vaste culture générale, d’autant plus que cette connaissance peut avoir diverses exigences suivant le niveau auquel on se place: celui du praticien (l’éleveur), celui du technicien ou même celui du chercheur. Anatomie, morphologie, physiologie, génétique, etc., concourent à cette connaissance à laquelle il faut ajouter celle des différents facteurs agissant sur les animaux. Les notions d’évolution, au sens biologique, ne sont pas inutiles pour comprendre la formation des groupes ethniques, leur signification actuelle et aussi leur évolution possible en fonction des conditions de production, c’est-à-dire d’élevage.

Le tout ne peut naturellement s’affranchir de l’économie qui motive ou interdit telle ou telle spéculation ou orientation. Or cette économie intéresse non seulement les productions elles-mêmes mais aussi leur commercialisation, d’où l’importance de la connaissance des marchés locaux, régionaux, nationaux ou internationaux. Ce sont donc les grands faits économiques qui sont intéressés, et il est alors bien difficile d’isoler ceux-ci des faits politiques et sociaux qui, dans une certaine mesure, conditionnent l’évolution des activités humaines, dont l’élevage. Les connaissances de l’histoire même peuvent être bien souvent d’un grand secours pour saisir le présent et peut-être diriger l’avenir.

La race en zootechnie

Si, pour le zoologiste, la notion d’espèce s’impose, née sans doute d’un besoin de classification, pour le zootechnicien, l’espèce est un cadre trop large, étant donné la diversité relative des sujets la constituant. Au sein même de l’espèce, on peut trouver des populations individualisées ayant leurs caractères propres, caractères transmissibles de génération en génération. À ces populations individualisées, on donne le nom de race. Leur formation correspond sans doute à un isolement géographique avec une sélection particulière où interviennent à la fois l’action du milieu et celle des éleveurs eux-mêmes. La race va donc se caractériser par un génotype particulier lui assurant sa pérennité

On peut définir la race comme une population prise au sein de l’espèce, constituée par un groupe d’individus homozygotes pour un certain nombre de caractères conditionnant un ensemble de traits ou particularités morphologiques et une même tendance générale d’aptitudes. Par exemple, en matière de cheptel bovin, aptitude à une lactation abondante, au travail agricole, à la production de viande, «à une rusticité» effective dans un milieu approprié. Du point de vue de la génétique pure, la race est caractérisée par un génotype moyen, centré autour d’un modèle définissant le type ethnique normal actuel, compte tenu des conditions de milieu et d’exploitation des animaux.

Les caractères ethniques ne sauraient, en aucune façon, être considérés comme fixes. Il existe toujours des variations par rapport au type moyen, qui permettent une adaptation éventuelle à des variations du milieu et une évolution d’ordre génétique.

On a parlé autrefois de races primitives et de races améliorées. La distinction reste toujours valable. On doit tenir pour des races primitives des groupes ethniques vivant dans des conditions naturelles et exploités traditionnellement. Ces races sont toujours parfaitement adaptées à leur «mode de vie» et leur degré d’évolution correspond à la richesse du milieu où elles se trouvent. En général, on considère comme primitives les races adaptées à un milieu pauvre. Les races améliorées sont celles qui ont été travaillées par l’homme et qui sont susceptibles de donner des productions économiques intéressantes. Une sélection rationnelle, une excellente alimentation et une bonne exploitation sont à la base de la formation de ces races qui ont le privilège de se trouver en pays riches.

Dans les pays riches, les conditions économiques de l’évolution de l’élevage (augmentation des coûts de production, baisse des prix de vente de produits) ont contraint les éleveurs à de perpétuels gains de productivité. Ces derniers ne peuvent être obtenus qu’avec un matériel animal «performant». En termes d’ethnologie du bétail, le résultat a été que, avec la maîtrise des conditions de milieu, seules les races les plus performantes se sont développées, au détriment des races moins améliorées. Le phénomène peut même être analysé maintenant sur le plan mondial. Il a d’abord été observé chez les volailles, puis chez le porc et maintenant chez les bovins laitiers. Il est moindre pour les autres espèces.

Que les diverses espèces d’animaux domestiques ne subsistent plus, à terme, que sous la forme de quelques races fortement sélectionnées ne manque pas d’inquiéter. Une prise de conscience s’est fait jour, sur le plan mondial, de la nécessité de conserver une diversité génétique suffisante entre races, à la fois pour se ménager une possibilité d’adaptation à d’éventuelles modifications du contexte agricole et pour conserver des gènes dont on ne connaît pas forcément l’existence aujourd’hui, mais qui pourraient se révéler intéressants. Le financement des programmes de sauvegarde est, le plus souvent, difficilement assuré.

Que l’exploitation des animaux s’effectue en race pure (cas habituel chez les bovins laitiers, par exemple) ou en croisement, la race reste toujours l’unité structurelle de base au sein de laquelle la sélection génère le progrès génétique.

L’amélioration génétique

L’amélioration génétique des races animales est longtemps restée plus ou moins empirique, mise en œuvre par les éleveurs isolés. Avec les progrès de la génétique quantitative, les méthodes se sont raffinées.

L’évaluation des reproducteurs mâles prend en compte, selon les caractères que l’on désire améliorer, les performances des individus eux-mêmes (sélection massale) ou d’apparentés (parents, échantillon de collatéraux, échantillon de descendants). Les données, après correction visant à neutraliser les effets du milieu, sont traitées pour aboutir au calcul d’un «index», qui exprime la valeur génétique des individus.

Les meilleurs animaux sont retenus pour la reproduction. Ils peuvent être directement et largement utilisés dans la population soumise à sélection grâce à l’insémination artificielle (bovins surtout). Mais s’ils sont utilisés en monte naturelle, le progrès génétique sera moins rapide. Il peut arriver que les efforts de sélection soient concentrés sur un «noyau» bénéficiant de l’apport des meilleurs reproducteurs: les mâles qui y sont procréés sont susceptibles à leur tour de diffuser le progrès génétique à l’intérieur du noyau.

En France, la sélection des ruminants reste le fait des organisations professionnelles: unités de sélection et de promotion de la race (U.P.R.A.), centres d’insémination artificielle dits de production. La sélection des volailles est entre les mains de firmes privées qui, pour la poule tout au moins, ont souvent une dimension internationale. Celle du porc est partagée entre des firmes privées et des organisations professionnelles.

Le progrès génétique engendré par la sélection a été dans l’ensemble important depuis les années 1960, spécialement chez les bovins laitiers et les volailles. Il existe encore de grosses possibilités d’amélioration, même en aviculture, où les phénomènes de «plateaux de sélection» n’auraient pas encore été observés. Le progrès génétique, qui constitue un «potentiel», n’a pu s’exprimer que dans la mesure où les animaux ont été élevés et, surtout, alimentés dans d’excellentes conditions.

Si la sélection permet, seule, de progresser continuellement sur le plan génétique et demande, pour ce faire, d’être conduite rationnellement à chaque génération, elle peut être valorisée un peu plus par l’utilisation des populations sélectionnées dans des schémas de «croisements industriels». Ces derniers, simples ou complexes, impliquent qu’à une génération donnée, le plus souvent la première ou la deuxième, tous les animaux métis obtenus (qualifiés abusivement d’«hybrides») soient exploités commercialement et nullement pour la reproduction. Le croisement simple (two-way cross ) s’effectue entre deux races. Les croisements dits à double étage peuvent être: triple (three-way cross ) avec trois races, quadruple (four-way cross ) avec quatre. L’intérêt des croisements industriels est double: exploitation de la complémentarité d’aptitudes entre races parentales (qualités «maternelles» d’un côté, «bouchères» de l’autre), exploitation de l’hétérosis (ou vigueur hybride). Les croisements industriels sont utilisables dans toutes les espèces, mais ils le sont surtout chez les volailles et le porc. On trouvera en encadré quelques exemples.

La conduite de la reproduction

Globalement, toutes espèces confondues, la reproduction s’effectue encore largement par voie naturelle, ce qui n’exclut pas un contrôle de la part de l’homme, toujours nécessaire pour la gestion du troupeau et la mise en œuvre d’une sélection rationnelle. Mais les techniques dites de maîtrise de la reproduction se sont beaucoup développées.

Au premier rang d’entre elles: l’insémination artificielle. Bien que son utilisation rationnelle remonte à la fin du XIXe siècle et ait concerné surtout le cheval, puis les ovins (en U.R.S.S.), elle ne s’est réellement implantée en élevage que dans les années 1950, chez les bovins laitiers surtout (aujourd’hui, plus de 90 p. 100 des vaches laitières se reproduisent par insémination artificielle en France, pour des raisons essentiellement génétiques; le pourcentage est beaucoup plus faible dans les races à viande). Les progrès technologiques (congélation dans les vapeurs d’azote liquide, conditionnement en «mini-paillettes» de 0,25 ml, etc.) l’ont banalisée chez les bovins: aujourd’hui, un éjaculat de taureau permet couramment de produire cinq cents doses de semence.

Dans les autres espèces, la congélation est souvent plus problématique, ou économiquement peu intéressante. L’insémination se réalise alors largement avec du sperme frais (petits ruminants, porcs, volailles, etc.). L’insémination artificielle progresse dans toutes les espèces, mais sa pénétration demeure nettement plus faible que chez les vaches laitières. À noter un développement spectaculaire, depuis 1985, chez le porc.

Le contrôle du cycle ovarien, qui permet de planifier la venue en chaleur et de synchroniser la reproduction d’un groupe de femelles (conduite en bandes), s’est, à un degré moindre, beaucoup développé aussi. La reproduction peut faire appel à une simple technique d’élevage (synchronisation des sevrages chez le porc), à une modification du photopériodisme naturel par l’application de programmes lumineux (volailles de ponte, surtout, petits ruminants et équidés, ponctuellement) ou à des traitements hormonaux. Ces derniers, qu’ils fassent appel à des progestagènes, à la prostaglandine 2 見 ou à une combinaison des deux, sont maintenant bien au point chez les mammifères de ferme. La synchronisation des chaleurs par voie hormonale autorise l’insémination artificielle sans détection préalable de l’œstrus.

Le diagnostic de la gestation peut être systématiquement pratiqué, spécialement chez les bovins laitiers. Les méthodes utilisables sont nombreuses: dosage de la progestérone dans le lait à 21-24 jours après la fécondation supposée (intéressante surtout pour repérer à ce stade les femelles non gestantes), dosage de protéines embryonnaires dans le sang de la mère à partir de 30 jours, échographie à partir de 40, etc.

Les «biotechnologies» font beaucoup parler d’elles mais, pour le moment, seul le transfert d’embryons frais ou congelés fait l’objet d’applications sensibles chez les bovins (36 000 transferts en 1990). La transgenèse consiste à introduire un gène isolé au premier stade du développement de l’embryon. Le clonage consiste à transférer le noyau d’une cellule prélevée sur un embryon dans le cytoplasme d’un zygote qui ne s’est pas encore divisé ou d’un ovocyte et permet de produire un certain nombre de copies, ou «clones», d’un même individu. Ces deux techniques ouvrent à la zootechnie des perspectives complètement nouvelles, mais à des échéances qu’il est impossible de préciser pour le moment [cf. TRANSFERTS DE GÈNES ET TRANSGÉNOSE]

L’alimentation

Parmi les facteurs qui ont accompagné et servi l’évolution de l’élevage de ces dernières décennies, l’alimentation animale est sans conteste un des plus importants.

D’abord, parce que le coût de l’alimentation représente, selon les productions, de 55 à 75 p. 100 du prix de revient. Ensuite, parce que l’intensification n’a été possible qu’en raison de considérables progrès techniques dans la conception, la formulation et la réalisation des rations. Enfin, parce que l’alimentation a une influence prépondérante tant sur la qualité des productions animales résultantes que sur la santé, donc la prévention de multiples pathologies.

Un rationnement bien conduit consiste à obtenir, au moindre coût et avec une efficacité zootechnique maximale, une adéquation aussi parfaite que possible entre les besoins exprimés par les animaux et la couverture offerte par les aliments disponibles au moment et à l’endroit requis.

Ces progrès, qui ont véritablement pris leur essor depuis 1950, ont été marqués, d’une part, par une meilleure connaissance des besoins nutritifs des diverses espèces domestiques, incluant l’eau, l’énergie, l’azote, les minéraux majeurs, les oligoéléments, l’ensemble des vitamines, le lest (encombrement); et, d’autre part, par une meilleure approche de la valeur nutritive des aliments.

S’agissant des besoins, ceux-ci s’expriment concrètement par un ensemble d’unités nouvelles, précisées tant chez les ruminants que chez les monogastriques.

À cet égard, plusieurs manuels collégiaux traitent des ruminants, du cheval, du porc, des volailles. Ils servent actuellement de référence. Ainsi le besoin alimentaire s’énonce-t-il, suivant les cas, soit en fonction de l’animal (par 100 kg de poids, exemple des herbivores), soit en fonction de l’aliment consommé (exemple des porcs et des volailles). Nous noterons, pour ce qui concerne les ruminants, les progrès sensibles qu’apportent le système PDI (protéines digestibles dans l’intestin), avec une bonne parité énergie/azote dans le rumen et une délimitation précise des flux azotés fermentescibles ou non, ainsi que le système UE (unités d’encombrement), pour une bonne approche des quantités d’aliments consommables.

De plus, l’efficacité nutritive est conditionnée par la présentation physique de l’aliment (granulométrie, mode d’agglomération, technologie appliquée) et par son rythme de distribution ainsi que par le rapport existant entre les fourrages et les concentrés, cela essentiellement à propos des ruminants. Pour les concentrés, des études de digestibilité et surtout de fermentescibilité ont permis de choisir les matières premières les plus adaptées à tel ou tel cas, en élevage. Les monogastriques ne sont pas pour autant délaissés, et la connaissance de leurs besoins spécifiques se précise de plus en plus, avec l’emploi de l’énergie métabolisable nécessaire et la notion d’acides aminés indispensables réellement digestibles.

C’est dire l’importance revêtue aussi par la connaissance des aliments, que rassemble la bromatologie. Qu’il s’agisse des grains, des issues, des graines, de leurs sous-produits, des tourteaux, des farines animales, des condiments minéraux et vitaminés, des additifs, leur valeur alimentaire est actuellement très étudiée et donne lieu à une collection de tables de composition où, bien entendu, on retrouve les mêmes modalités d’expression, ou unités, que celles qui sont proposées pour les besoins nutritifs des animaux.

Ce qui frappe dans la formulation industrielle actuelle (en 1991, plus de 19 millions de tonnes d’aliments composés d’origine industrielle, privée ou coopérative), c’est, d’une part, la précision des données et, d’autre part, le poids accordé aux équilibres nutritionnels pour chaque situation concrète (par exemple, acides aminés indispensables en pourcentage de l’aliment, mais aussi pour 1 000 kilocalories d’énergie métabolisable: volailles; ou en pourcentage d’amidon fermentescible par rapport aux sucres solubles totaux: vaches laitières à haut potentiel); tout cela est servi par des logiciels performants optimisant les résultats en fonction des contraintes économiques. C’est ainsi que, de nos jours, il faut moins de 2 kilos d’aliment pour faire 1 kilo de poulet, moins de 3 kilos d’aliment pour faire 1 kilo de porc, et que des programmes alimentaires évolués permettent d’assurer en 305 jours des moyennes laitières de plus de 9 000 kilos par vache!

Ces heureuses dispositions complètent les acquisitions de l’agriculture proprement dite, où d’énormes progrès ont été faits dans la sélection variétale, la culture, la récolte et la conservation des espèces fourragères et céréalières majeures, sans exclure l’obtention des graines protéagineuses et oléagineuses susceptibles de réduire nos importations de tourteaux.

La rançon de ces dispositifs a priori favorables est l’émergence d’une pathologie d’origine nutritionnelle inconnue jadis, et qui est bien un stigmate de l’intensification. Eu égard au succès des grandes prophylaxies, la pathologie en élevage, d’infectieuse et de parasitaire qu’elle était, a tendance à devenir métabolique, notamment chez les ruminants laitiers (acétonémie, fièvre de lait, tétanie) ou à viande précoce (acidose). Dans ces situations, le constat clinique est très postérieur au désastre économique initié par la maladie, d’où l’importance vitale d’une prévention précoce et adaptée au contexte particulier considéré, en y intégrant des paramètres autres que la seule alimentation.

Tout différent est le problème posé par la nutrition des carnivores de compagnie qui, ayant longtemps subi l’anthropomimétisme alimentaire imposé par leurs maîtres, bénéficient maintenant d’aliments préparés originaux, spécifiques, efficaces et économiques. Il s’y greffe depuis peu une vaste panoplie de formules dites diététiques, destinées à corriger ou à s’adapter à une pathologie préexistante, pour prolonger la vie d’animaux, qui, au titre de commensaux, doivent accompagner le plus longtemps possible leurs propriétaires. Ce vaste marché est en pleine expansion et s’appuie sur des technologies élaborées (extrusion, par exemple) étayées par une politique commerciale imaginative et très active.

Au total, l’alimentation animale se révèle, de nos jours, une des plus évoluées qui soit, démontrant, le cas échéant, une grande capacité d’adaptation aux situations nouvelles, que celles-ci concernent les besoins des animaux ou les matières premières disponibles.

Le logement des animaux

Dans les conditions traditionnelles, les exploitations agricoles, vouées à la polyculture et au polyélevage, disposaient de bâtiments polyvalents, destinés à n’abriter qu’un nombre limité d’animaux et construits pour durer. Il arrive d’ailleurs que des bâtiments du XIXe siècle, voire du XVIIIe, qui avaient pu bénéficier d’aménagements intérieurs modernes, soient encore utilisés de nos jours. Les règles de polyvalence et de durabilité prévalaient encore dans les années 1950.

Avec l’intensification de l’élevage, l’augmentation de la taille des exploitations et leur tendance à la spécialisation, deux conceptions nouvelles se sont fait jour:

– construire des bâtiments spécialisés, pour permettre (le mieux possible) l’application de recommandations de plus en plus strictes en matière d’élevage;

– ne leur prévoir qu’une durée de vie limitée (par exemple 15-20 ans), en partant du principe qu’ils vont se trouver assez rapidement dépassés au regard de l’évolution des techniques et qu’il vaudra mieux alors les remplacer (notion d’amortissement technique, qui se surajoute à l’amortissement économique).

Les bâtiments d’élevage doivent résulter d’un compromis entre les impératifs de confort pour les animaux et pour l’éleveur (qui y passe lui-même une partie de son temps de travail) et les impératifs économiques (construire à un coût de revient acceptable). Ce compromis n’est pas facile à définir: par exemple, mécaniser le plus possible l’enlèvement des déjections (élément du confort de l’éleveur, qui bénéficie d’une réduction de son temps de travail et de la pénibilité de ce dernier) n’est guère confortable pour les animaux (entretien sur caillebotis, au moins partiel, par exemple) et coûte cher; ne pas installer d’isolation thermique dans les bâtiments pour ruminants est, dans la plupart des cas, logique compte tenu de la physiologie de ces animaux, et c’est intéressant sur le plan économique, mais, en contrepartie, l’éleveur devra parfois travailler en subissant des températures inférieurs à 0 0C.

Les porcheries et les poulaillers, où les normes relatives à l’ambiance sont très strictes, sont parfaitement isolés et ventilés. Depuis les années 1960, il a été régulièrement fait appel en France aux «panneaux sandwichs» pour l’édification des cloisons, mais un léger retour à la brique creuse s’observe. Quant à la ventilation, elle est statique ou dynamique, selon les choix de l’éleveur et la densité en animaux. Chez les ruminants, le bois continue d’être utilisé, spécialement dans certaines régions, mais il est fait le plus souvent appel à des hangars métalliques, avec des cloisons en parpaings jusqu’à une certaine hauteur. Depuis 1980, les difficultés de financement ont incité les éleveurs à, parfois, s’orienter vers des bâtiments de structures légères (y compris les «tunnels», simples bâches en matière plastique montées sur arceaux), qui sont censés constituer une solution transitoire.

Au logement des animaux est liée la question des déjections. Dans les élevages dits industriels de volailles, de porcs, de jeunes bovins de boucherie, etc., les excréments sont recueillis le plus souvent sous forme de lisier et produits en quantité supérieure aux besoins en engrais des terres de l’exploitation. Lorsqu’il y a surépandage répété, les risques de pollution des nappes phréatiques par les nitrates deviennent sensibles. En attendant que des systèmes de traitement du lisier, fiables et de prix accessible, soient à la disposition des éleveurs, le législateur a imposé en 1992 des normes pour l’épandage, dont le respect ne va pas sans poser de problèmes de pollution.

État des élevages en France

La France détient environ 21 millions de bovins, dont 8 950 000 vaches: 5 300 000 vaches laitières et 3 650 000 vaches à viande (ou allaitantes), la part des premières ne cessant de se réduire depuis l’instauration des quotas laitiers en 1983. L’élevage bovin se concentre dans l’Ouest, mais il reste encore bien pratiqué sur l’ensemble du territoire (à l’exception du Bassin parisien et de la zone méditerranéenne). Le cheptel allaitant, fortement représenté dans une dizaine de départements du Centre et du Sud-Ouest, progresse actuellement partout.

Environ 470 000 exploitations agricoles entretiennent des bovins, la taille moyenne étant de l’ordre de 45 animaux de toutes catégories (dont 20 vaches laitières et 16 vaches allaitantes). La moyenne cache évidemment une dispersion: les exploitations de moins de 10 vaches, prédominantes encore en 1970, décroissent rapidement, les troupeaux de plus de 30 vaches étant les seuls à progresser. Notons que la classe des «plus de 100 vaches» ne recouvre, de son côté, que quelques centaines d’exploitations.

Un troupeau de vaches laitières est souvent entretenu aujourd’hui en stabulation libre (l’étable entravée garde toutefois ses adeptes) et est presque toujours soumis à la traite mécanique, dans un local spécialisé (salle de traite) ou à l’étable. L’alimentation peut être distribuée selon différentes modalités, par lots ou individuellement (aliment complémentaire de production donné en salle de traite); les distributeurs automatiques de concentrés (D.A.C.) commencent d’apparaître, réservés à la seule stabulation libre. Le «robot de traite», qui permettra de traire les vaches en libre service, devrait être commercialisé prochainement. Le lait, stocké en tanks réfrigérés à 4 0C, est ramassé par l’industrie laitière, privée ou coopérative. La transformation du lait de vache à la ferme est aujourd’hui l’exception.

La production de viande bovine est diversifiée:

– veaux de boucherie, abattus à 3 ou 4 mois après avoir consommé exclusivement du lait, issus de petits troupeaux allaitants du Sud-Ouest (veaux blancs, de plus en plus commercialisés avec un label) ou d’ateliers «industriels», où ils constituent un sous-produit de la production laitière;

– jeunes bovins de boucherie (taurillons), de développement récent en France (années 1965-1970), maintenus habituellement en stabulation et soumis à un rythme de croissance important jusqu’à un âge d’abattage de 18 à 20 mois (fourchette de 15 à 24 mois);

– gros bovins de boucherie incluant différents types de bœufs et de vaches de réforme.

Le cheptel ovin compte 9 500 000 têtes. Il est entretenu essentiellement pour la production de la viande et accessoirement pour le lait (zone de Roquefort, Pyrénées). La laine ne compte plus. 150 000 exploitations sont concernées, mais 25 000 seulement ont plus de cent têtes, cette catégorie étant la seule à progresser. Les deux tiers des effectifs sont au sud de la Loire: les ovins sont donc d’abord entretenus dans les zones de montagne et de semi-montagne, même si des systèmes intensifs très performants avaient vu le jour dans l’Ouest. Exploités le plus souvent en semi-plein air (stabulation hivernale en bergerie, belle saison au pâturage), les ovins sont également concernés maintenant par le retour à l’extensification.

La France élève environ 12 millions de porcs, dont 1 200 000 truies (la taille moyenne des portées est de 10). On a assisté à une concentration régionale extraordinaire puisque plus de la moitié des effectifs sont en Bretagne. L’augmentation de la taille des exploitations est également sensible, et l’on estime que d’ici à quelques années neuf mille éleveurs assureront 80 p. 100 de la production française. Ces «grands» éleveurs assurent volontiers les deux activités de «naissance» et d’«engraissement», alors que la tendance fut au préalable à leur séparation. Les bâtiments porcins demeurent encore diversifiés, mais le poids de la mécanisation devient important et, dans les constructions récentes, une part significative est faite au caillebotis, aussi bien pour les porcs à l’engrais que pour les truies gestantes. Le porc dit charcutier est abattu à 100 kilos. La viande de porc a la particularité d’être très largement transformée, 75 p. 100 environ de cette viande devenant des produits de charcuterie et des salaisons.

L’aviculture fermière a considérablement régressé puisque, chez la poule, le secteur industriel assure plus de 90 p. 100 de la production de la viande et près de 80 p. 100 des œufs de consommation. Même si la France n’a pas connu le même phénomène de «course au gigantisme» que certains autres pays, la structure des exploitations s’est beaucoup modifiée: par exemple, moins de sept cents élevages de plus de 25 000 poules pondeuses assurent plus de 50 p. 100 de la production française. La concentration régionale est également importante, les régions Bretagne et Pays de la Loire produisant plus de la moitié de l’ensemble des produits avicoles. L’aviculture est très spécialisée, avec au moins trois secteurs: celui de la reproduction (qui inclut la production de l’œuf à couver et l’incubation), celui de l’engraissement des volailles de chair et celui de la production de l’œuf de consommation (poule presque exclusivement). Les bâtiments se sont, dans une large mesure, standardisés: les volailles de chair sont élevées au sol, les pondeuses en batteries de ponte, les reproductrices au sol, avec fosse à lisier partielle. Notons, pour ces dernières, le développement de l’insémination artificielle, qui autorise l’élevage en batterie.

La zootechnie est donc une discipline d’application qui, procédant des sciences biologiques et humaines, a pour but de mettre en œuvre les techniques les plus élaborées au service de l’élevage. Elle s’inscrit cependant dans un cadre particulier correspondant au «milieu» dans lequel l’élevage est entrepris. Une «harmonie» doit exister à ce niveau entre les animaux et le milieu, et elle conditionne le degré d’évolution de l’élevage considéré. La zootechnie doit aussi être envisagée sous un angle économique, qui déborde le cadre des productions elles-mêmes, et elle s’intéresse aux marchés nationaux et internationaux, conditions essentielles de la connaissance des débouchés, d’où orientation possible des productions.

zootechnie [ zɔɔtɛkni ] n. f.
• 1834; de zoo- et -technie
Didact. Étude scientifique de l'élevage des animaux, de leur reproduction et de leur adaptation à des besoins déterminés. La zootechnie s'occupe des animaux domestiques (d'élevage, de course, de compagnie, etc.).

zootechnie nom féminin Science qui s'occupe de l'élevage et de la reproduction des animaux domestiques.

zootechnie
n. f. Didac. étude scientifique des animaux domestiques, de leurs moeurs, de leur reproduction, ainsi que des moyens permettant d'améliorer les races et les conditions d'élevage, en vue d'une meilleure exploitation du cheptel (sélection naturelle, procréation assistée).

⇒ZOOTECHNIE, subst. fém.
,,Discipline d'application procédant des sciences les plus diverses et dont le but est l'étude technique et économique des productions animales, et de l'élevage en général`` (Agric. 1977). La zootechnie générale (...) étudie les méthodes d'amélioration [de l'élevage des animaux domestiques] et comprend plusieurs disciplines (anatomie et physiologie, connaissance des animaux, amélioration génétique, alimentation, hygiène, conduite des élevages), et la zootechnie spéciale (...) est l'application de l'ensemble de ces méthodes à une production donnée (lait, viande, œufs, laine, etc.) (GDEL).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1834 (A.-M. AMPÈRE, Essai sur la philos. des sc., t. 1, p. XXXIV: une science à part, à laquelle j'ai donné le nom de zootechnie). Comp. des élém. formants zoo- et -technie.
DÉR. 1. Zootechnicien, -ienne, subst. Ingénieur agronome spécialisé en zootechnie (d'apr. Chaud. 1970). Les agronomes et les zootechniciens (...) entreprennent, à partir de 1850 environ, des recherches appliquées à l'alimentation rationnelle du bétail (R. LALANNE, Alim. hum., 1942, p. 37). [], fém. [-]. 1re attest. 1862 (L'Année sc. et industrielle, 7e année, 1863, p. 341); de zootechnie sur le modèle de technicien. 2. Zootechnique, adj. Qui est relatif, qui appartient à la zootechnie. Domaine, condition, enseignement, expérimentation zootechnique; méthodes zootechniques. Après les atteintes qu'il a subies pendant la guerre, le cheptel laitier s'est reconstitué; sa valeur zootechnique, son état sanitaire, sont présentement satisfaisants (Qq. aspects équip. agric., 1951, p. 24). []. 1re attest. 1842 (Ac. Compl.); de zootechnie, suff. -ique.

zootechnie [zootɛkni] n. f.
ÉTYM. 1834; de zoo-, et -technie.
Didact. Étude scientifique de l'élevage des animaux utiles à l'agriculture (et, spécialt, des animaux de travail, de boucherie et des producteurs de lait), de leur reproduction et de leur adaptation à des besoins déterminés. Élevage. || La zootechnie, appuyée sur la génétique, établit les méthodes de reproduction (par consanguinité, sélection, croisements, métissage, hybridation). || Livres généalogiques (herd-book, stud-book) utilisés en zootechnie.
DÉR. Zootechnicien, zootechnique.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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